Structures en bois ou en acier, béton et briques, vitrage, produits d’isolation, revêtements… Quels qu’ils soient, les produits de construction ont tous une incidence plus ou moins importante sur l’environnement, et cela à chaque étape de leur cycle de vie. Les déclarations environnementales (ou EPD – Environmental Product Declaration) viennent éclairer cet impact environnemental et permettent de disposer d’une base de comparaison.
Définition et principes
Depuis 2015, une législation fixe des règles pour l’affichage des informations environnementales liées aux produits de construction. Cet affichage passe par le biais de déclarations environnementales de produits (ou EPD, Environmental Product Declaration).
Concrètement, il s’agit de déclarations écrites réalisées sur base volontaire. Elles se présentent sous forme de fiches reprenant des informations quantifiées sur une série d’impacts environnementaux. Ces impacts sont calculés sur base du cycle de vie complet des produits, de leur « prélèvement » jusqu’à leur fin de vie.
On distingue 2 types d’EPD :
- Les EPD individuelles, qui se rapportent à un produit spécifique d’une entreprise en particulier, qui a souhaité introduire une déclaration environnementale.
- Les EPD collectives, plus génériques, qui concernent un même type de produits, lequel pouvant être commercialisés et mis en oeuvre par de multiples acteurs du secteur.
Le principal objectif et avantage de ces déclarations environnementales est qu’elles permettent une standardisation au niveau de l’affichage des informations environnementales et facilitent donc la comparaison entre les matériaux.
Une EPD reste valable 5 ans.
Quels sont les indicateurs d'impact environnemental pris en compte ?
Parmi les indicateurs qui doivent être pris en compte dans les EPD, certains sont obligatoires. D’autres sont facultatifs et peuvent être intégrés ou non par le fabricant, selon qu’il l’estime pertinent dans l’analyse du cycle de vie de son produit.
Les indicateurs obligatoires
Le changement climatique
Cet indicateur prend en compte l'ensemble des émissions de CO2 et de gaz à effet de serre pendant la production et l’utilisation du matériau jusqu'à sa fin de vie.
L'acidification terrestre et aquatique
Cet indicateur se rapporte aux émissions de gaz acides, tels que le dioxyde de soufre, qui réagissent avec l’eau dans l’atmosphère et entraînent la formation de « pluies acides », lesquelles causent des dommages inévitables aux écosystèmes terrestres et aquatiques.
L'eutrophisation
Cet indicateur évalue la présence de substances (notamment phosphates et nitrates) qui contribuent à la prolifération d'algues et d'espèces aquatiques dans l'eau, à l’orgine de perturbations pour l'écosystème et de diminution de la diversité animale et végétale.
L'épuisement des ressources (fossiles et non-fossiles)
Cet indicateur vise la pression exercée sur les ressources, en particulier l'utilisation de ressources non-renouvelables
L'appauvrissement de la couche d'ozone stratosphérique
Cet indicateur prend en compte les émissions de gaz portant atteinte à la couche d'ozone.
Le potentiel de création d'ozone photochimique
Cet indicateur s'attache à l'émission de gaz de composés organiques volatils à l'origine de la formation d'ozone et d'autres polluants atmosphériques à faible niveau de l’atmosphère, provoquant du "smog".
La toxicité pour la santé humaine, la toxicité pour les écosystèmes, l’épuisement de la ressource eau ou encore l’occupation et le changement d’affectation des sols comptent parmi les indicateurs non obligatoires, mais qui peuvent être ajoutés à la déclaration sur base volontaire.
Une base de données belge
En 2017, le Service Public Fédéral a lancé une base de données qui rassemble l’ensemble des Déclarations environnementales des produits de construction disponibles sur le marché belge. De nouveaux EPD sont continuellement en cours de rédaction et viennent enrichir la base de données. Cliquez ICI pour la consulter.
La base de données EPD est couplée à l’outil d’évaluation TOTEM, un outil gratuit conçu dans le but d’évaluer l’impact environnemental global d’un projet de construction, en fonction des techniques et matériaux utilisés (voir notre précédent article au sujet de TOTEM).
L’EPD : argument essentiel pour les produits de construction bois et les matériaux biosourcés
Lorsqu’aucune EPD n’est introduite pour un matériau, celui-ci se voit attribuer des valeurs génériques pour les différents indicateurs d’impact environnemental.
Dans le cas des matériaux naturels et renouvelables qui, par nature, afficheraient des scores élevés sur l’ensemble des indicateurs, ces valeurs génériques seront forcément pénalisantes et joueront donc en défaveur de produits pourtant vertueux sur le plan environnemental.