L’industrie wallonne poursuit sa transition numérique, soutenue et encouragée via le programme Industrie du futur de Digital Wallonia. Dans cette dynamique, le secteur du bois est loin d’être à la traine. Il intègre déjà les outils digitaux à différents niveaux pour tendre vers plus de durabilité et de circularité, deux préoccupations majeures pour les entreprises de construction et d’ameublement en bois. Pour autant, les défis restent nombreux et les acteurs en dressaient récemment un aperçu sur le site du Digital Wallonia.

Que ce soit dans l’administration, le marketing ou la production, le secteur du bois a déjà largement adopté les outils numériques.
Les configurateurs en ligne, les catalogues numériques et la vente via e-commerce transforment la relation client, particulièrement dans l’ameublement.
Sur les lignes de production, les machines à commande numérique (CNC), la robotisation ou encore l’intégration de l’intelligence artificielle pour les contrôles qualité redéfinissent les standards de fabrication.
Dans la conception, l’usage du BIM (Building Information Modeling), de la DAO-FAO (Dessin et Fabrication Assistée par Ordinateur), de la réalité virtuelle ou encore de l’impression 3D montre à quel point les métiers du bois s’inscrivent dans une dynamique déjà bien avancée au niveau technologique.
Dans cette dynamique, la transition numérique se conjugue positivement avec les enjeux de la transition écologique. Lorsque les impératifs environnementaux invitent à repenser toute la chaîne de valeur, du prélèvement de la ressource jusqu’à la fin de vie des produits, le numérique vient apporter son lot de solutions pour produire mieux, plus durable et plus circulaire.
Et cela ne devrait pas s’arrêter là ! La digitalisation se profile d’ores et déjà comme une alliée précieuse face aux exigences réglementaires croissantes, notamment la nouvelle réglementation européenne EUDR (European Union Deforestation Regulation), qui entrera en vigueur en 2026 et imposera aux entreprises de prouver que leurs produits ne contribuent pas à la déforestation.
Des solutions technologiques telles que celles actuellement réfléchies dans le cadre du projet européen W.A.V.E. pourraient apporter une réponse concrète à ces nouvelles exigences de traçabilité.
Une maturité inégale et des compétences à développer
L’emploi déjà bien ancré de nombreux outils digitaux témoigne de la maturité numérique du secteur bois. Cependant, comme dans bien d’autres secteurs, la taille des entreprises conditionne fortement le degré d’intégration du numérique.
Outre la taille, cet écart technologique s’explique en partie par le manque de compétences adaptées. Car le secteur est frappé par une pénurie de main d’œuvre qualifiée, que la digitalisation a peut-être contribué à accentuer. Car désormais, pour travailler dans le secteur de la construction et des aménagements en bois, il faut être à la fois capable de maîtriser le geste, le savoir-faire… mais aussi les outils numériques.
Attirer et fidéliser les jeunes dans les filières bois devient donc une priorité et les compétences numériques doivent prendre plus de plus place dans l’enseignement et les parcours de formation afin que la filière puisse continuer à jouer son rôle dans la transition vers une construction plus durable et conforme aux enjeux climatiques et environnementaux.
Un objectif sur lequel Woodwize, l’organisme de formation dans les filières du bois, et la Fédération Wallonie-Bruxelles collaborent étroitement.