Face à l’évolution climatique et aux mutations de la filière bois, le projet européen W.A.V.E. (Wood Added Value for Europe) a récemment publié un Catalogue des Essences. Ce document jette un regard sur des essences de bois dites « d’avenir », en terme d’adaptabilité au changement climatique. Certaines sont déjà largement présentes sur le territoire de la Grande Région mais insuffisamment valorisées, tandis que d’autres sont encore peu répandues ou méconnues.
Pourquoi réinterroger nos choix d'essences ?
Depuis des décennies, les résineux règnent en maîtres sur la construction bois. Épicéa, douglas ou mélèze sont appréciés pour leur transformation facile, leur compatibilité avec les techniques modernes (comme le lamellé-collé) et la présence d’un tissu d’entreprises déjà bien rôdées dans leur exploitation.
Mais ce modèle atteint ses limites. Les conditions climatiques (notamment des périodes de sécheresse successives) fragilisent les monocultures de résineux. Parallèlement, les besoins explosent : habitat modulaire, bâtiments de grande hauteur, exigence de circuits courts… Il est temps d’envisager concrètement une diversification de notre ressource bois.
Les forêts de la Grande Région regorgent d’essences – principalement feuillues – peu valorisées, parfois méconnues, mais pourtant prometteuses en terme d’exploitation. Le Catalogue des Essences les classe en trois catégories :
- Essences locales peu exploitées mais résilientes face au changement climatique (ex. charme, aulne, tilleul).
- Essences encore peu répandues sur notre territoire, présentant un fort potentiel pour la construction (ex. séquoia géant, cèdre de l’Atlas).
- Essences méconnues et émergentes présentant des opportunités de terrain dans nos régions (ex. noyer hybride, cryptomère du Japon).
Leurs atouts communs ?
- Une adaptabilité climatique
- Une présence mobilisable sur le territoire
- Une capacité avérée ou prometteuse à s’intégrer dans la chaîne de valorisation.
Du catalogue à la construction
Le projet W.A.V.E. ne compte pas s’arrêter là : après l’identification, place à la valorisation de ces essences dites d’avenir.
Les partenaires du projet envisagent, dans une seconde étape, de concevoir divers prototypes afin de caractériser ces essences et de promouvoir leur utilisation dans les domaines de la construction et de la rénovation.
En repensant notre usage du bois et en ouvrant la voie à davantage de diversification, l’objectif est de renforcer notre filière locale, de la rendre durable et résiliente.

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