On considère souvent les forêts comme le « poumon vert » de notre planète Terre. Une association relativement inappropriée puisque contrairement aux poumons qui absorbent l’oxygène et rejettent du CO2, les arbres font exactement l’inverse. Ce qui a toutefois le double avantage de nous alimenter en oxygène tout en captant le CO2 atmosphérique, un des principaux gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Ce carbone est ensuite stocké dans le bois, les racines et les sols forestiers, permettant ainsi de limiter la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Une fois ces arbres transformés en matériaux de construction, en meubles ou en divers objets usuels, ce carbone reste piégé sur le long terme.
Une alternative écologique aux matériaux énergivores
L’utilisation du bois comme matériau de construction présente au moins deux avantages. D’une part, le bois se substitue à des matériaux plus polluants tels que le béton ou l’acier, dont la production émet une quantité importante de CO2. D’autre part, lorsqu’il est exploité et utilisé de manière responsable, il permet de maintenir un cycle vertueux de captation et de stockage du carbone.
Ce qu’on résume communément par le principe des trois « S » :
- Séquestration : absorber le CO₂ de l’atmosphère (exemple : le captage direct du CO₂ dans l’air par les arbres pendant toute la durée de leur croissance) ;
- Stockage : conserver durablement le carbone capturé pour éviter qu’il ne retourne dans l’atmosphère (exemple : le stockage à long terme dans des matériaux de construction en bois) ;
- Substitution : remplacer des matériaux émetteurs de carbone par des alternatives bas-carbone (exemple : substituer le ciment par du bois).
À titre de comparaison, la production d’une tonne d’acier rejette en moyenne 2 tonnes de CO2 et 1 tonne de ciment produite libère environ 1 tonne de CO2.
À l’inverse, le bois n’a pas à être fabriqué, mais uniquement transformé. Il n’émet pas de CO2. En revanche, chaque mètre cube de bois permet de stocker au cours de sa vie dans le bâtiment entre 800 kilos et 1 tonne de CO2.
Pour rappel, la seule production de ciment, ingrédient clé du béton, génère 7 à 8 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale…
Le bois comme matériau de construction est donc appelé à jouer un rôle majeur dans la transition écologique et le développement d’une économie bas-carbone.
Une gestion durable des forêts, clé du maintien du stockage du carbone
Pour que le bois continue d’agir comme un puits de carbone, il est essentiel de garantir une gestion durable des forêts. Cela passe par le reboisement, la régénération naturelle et la mise en place de pratiques sylvicoles respectueuses des écosystèmes. Une forêt bien gérée capte plus de carbone qu’une forêt vieillissante ou surexploitée. De plus, l’utilisation de bois issu de forêts certifiées garantit une exploitation raisonnée, ce qui favorise la pérennité de cette ressource.
À ce jour, 53% de la forêt wallonne est certifiée PEFC (99% des forêts publiques et 11% des forêts privées), un label qui garantit une gestion durable de la forêt. Mais c’est dès le milieu du 19e siècle qu’une véritable politique forestière a été mise en place en Belgique. Résultat : entre 1866 et aujourd’hui, soit en un peu plus de 150 ans, la superficie de la forêt wallonne a augmenté de près de 45 %. Et on ne prélève jamais plus que ce que la forêt produit annuellement (et même nettement moins en ce qui concerne les feuillus).
Par Admon Wajnblum, Chargé de communication chez Ligne Bois.